Guide pratique

Le conte à l’école
pour maîtriser la parole

Table des matières

Introduction du guide

Le Projet

Comment conter à l’école ?

Pour quels bénéfices ?

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AVEC QUELLES HISTOIRES ?

Des récits dont l’origine se perd dans la nuit des temps, transmis jusqu’à nous de génération en génération grâce à la parole

Les contes sont des histoires du passé,
dites aujourd’hui pour demain.

Amadou Hampâté Bâ

Le choix des contes

Comment constituer le répertoire de contes proposé aux enfants ? Privilégiez des contes qui vous plaisent. Utilisez la base de données de contes disponible sur le site www.seedsoftellers.eu/fr pour chercher un conte selon des critères d’âge, de type de récit, d’origine géographique, ou les fiches thématiques si vous cherchez un conte en lien avec un thème précis. Dans votre répertoire, n’hésitez pas à alterner contes et autres formes de récits plus participatifs comme les « petites formes », comptines, devinettes, virelangues, histoires à doigts… Le plaisir est dans la variété ! Reprenez les mêmes contes, d’une séance à l’autre, et, progressivement, n’hésitez pas à y ajouter quelques nouveaux contes. Chaque séance pourra être un mélange de différentes formes de récits impliquant ou non la participation des enfants.

En début de séance, vous pouvez utiliser une devinette pour réunir les élèves, attirer leur attention et développer une écoute active. Et pour s’assurer la participation de chacun, une chanson, et pour les plus jeunes, une histoire à gestes, une comptine déjà connue… De temps à autre, plusieurs versions d’un même conte provenant de différents pays pourront être racontées (il existe plus de 500 versions de Cendrillon dans le monde). Une manière ludique d’évoquer différentes cultures.

Parmi les multiples formes de la littérature orale, les petites formes, les contes-randonnées et les contes d’animaux sont adaptés aux plus jeunes. Ils sont suivis des contes étiologiques, des contes merveilleux et, pour les plus grands, des contes facétieux, des mythes, des épopées et des légendes.

Vire-oreilles et virelangues

Pie niche haut,
Oie niche bas.
Où niche hibou ?
Hibou niche ni haut ni bas.
Hibou niche là.

Do mi si la do ré :
sol fa si la si ré,
fa si la si mi ré
si la si ré do ré

Domicile adoré : sol facile à cirer, facile à s’y mirer si la cire est dorée.

Différentes formes de la littérature orale

Petites formes

Elles sont des outils d’éducation et de transmission du savoir, accessibles aux plus jeunes.

  • Comptines
  • Histoires à doigts
  • Devinettes
  • Virelangues
  • Proverbes et dictons
  • Énigmes et charades
  • Chansons

Contes

Histoires universelles que chacun peut faire siennes, les contes se déclinent en plusieurs sous-genres.

Contes-randonnées

Adaptés aux jeunes enfants, les contes- randonnées ou contes cumulatifs ont une structure répétitive. La même formule, répétée tout au long de l’histoire, crée un rythme. Le cours de l’histoire est étiré au maximum afin de mieux préparer la fin, pour qu’elle soit imprévisible et étonnante.

Contes d’animaux

Les animaux anthropomorphes jouent les plus grands rôles.

Contes étiologiques

Ils s’adressent aux plus jeunes, tout particulièrement à ceux qui sont dans « l’âge des Pourquoi », entre trois et six ans. Ils favorisent la curiosité, l’observation et le raisonnement. Ils entraînent l’enfant à prendre le temps d’observer le monde, à se poser des questions à son sujet. Récits brefs, à la structure simple, les contes étiologiques sont une invitation à regarder le monde autrement, de façon poétique et ludique.

Contes facétieux

Le conte facétieux fait rire. Satire ou moquerie, il se moque de chacun grâce à la caricature. C’est un outil de régulation sociale.

Contes merveilleux

Derrière l’apparente simplicité du récit et des personnages (qui sont décrits sans épaisseur psychologique), ils cachent une grande complexité et ils traitent des grandes problématiques de l’être humain : la naissance, le passage à l’âge adulte, la mort, les relations entre les générations… Ils se déroulent dans un temps et un lieu hors du réel. Ils partagent une structure commune.

En simplifiant : 1. Le héros souffre d’un manque ou a commis une faute. 2. Il part en quête. 3. Il fait face à des épreuves (souvent au nombre de trois). 4. Il fait face à des adversaires et reçoit le soutien d’« aides ». 5. L’histoire a une fin heureuse. Le conte de fées est optimiste. Même lorsque les épreuves sont terribles, la quête du héros se termine toujours bien. Même si le héros est un antihéros : le conte échappe à la morale ordinaire !

La symbolique du conte concerne notamment :

  • Les chiffres (3 tâches à accomplir, 3 sœurs, 7 frères, 12 corbeaux, 40 voleurs, 1001 Nuits…)
  • Les lieux (forêt, fonds marins, château…)
  • Les personnages (roi, princesse, fée- marraine, marâtre, sorcière, dragon…)
  • Les objets (pomme d’or, cercueil de verre, pantoufle de verre, bottes de 7 lieues…).

Mythes

Les mythes, objets de croyance, sont des récits oraux qui répondent aux grandes questions que l’homme se pose lorsqu’il réfléchit à ses origines. Ils organisent nos relations avec les forces naturelles et surnaturelles. Ils racontent les grandes étapes de la création du monde jusqu’à parfois nous en décrire la fin. Notre monde contemporain est toujours pétri de mythes puissants qui nous influencent au quotidien.

Épopées

Les épopées fondent les nations à travers les récits des exploits de leurs héros. D’abord orales, racontées par des poètes (aèdes), les épopées sont des récits fondateurs et structurants qui permettent la construction des civilisations.

Légendes

Locales, les légendes donnent un sens à des lieux ou à des événements réels et construisent une représentation mentale d’un territoire ou d’une histoire partagée.

Devinette

Sans voix, je crie.
Sans ailes, je voltige.
Sans bouche, je murmure.

Qui suis-je ?

Le vent

Les contes de randonnée, adaptés aux plus jeunes, offrent une structure répétitive qui facilite la compréhension et la mémorisation. Cette structure permet aux auditeurs d’être en situation d’écoute d’active, car ils repèrent et anticipent ce qui va être dit.
Ils permettent de travailler la chronologie des événements, mais aussi les relations logiques de cause à effet. Dans le conte Le Gros Navet (à découvrir dans la bibliothèque de contes), l’échec de l’arrachage du radis entraîne la venue d’un nouveau personnage qui vient aider. Lorsque le radis peut enfin être arraché, il provoque la chute de tous les personnages.

Les contes facétieux plairont aux plus grands. En voici un exemple, « La Parole de l’âne », avec Nasr Eddin, personnage populaire dans le bassin méditerranéen :

« Nasr Eddin, veux-tu me prêter ton âne ? Je dois porter mon grain chez le meunier », vient lui demander un paysan. « Pas de chance ! Je viens de le prêter à quelqu’un d’autre. » C’est alors que l’âne de Nasr Eddin se met à braire derrière la porte de l’étable. « Hé ! Hodja, je n’ai pas d’oreilles aussi grandes que lui, mais ce que j’ai entendu, je l’ai entendu. Tu m’as menti ! » Nasr Eddin devient rouge de colère : « Hors de ma vue, gredin ! Si tu crois plus la parole de mon âne que la mienne, nous n’avons rien à faire ensemble ! »

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