Contes
Europe de l'Est et Russie

Vassilissa la Belle

level 4
Difficulté ****
Thèmes :

Dans un certain royaume habitait jadis un marchand. Pendant douze ans qu’il vécut avec sa femme, il n’eut qu’un seul enfant : Vassilissa la Belle. A la mort de sa mère, Vassilissa avait huit ans. Lorsque la femme du marchand sentit venir la mort, elle fit approcher de son lit sa petite fille, puis tirant une poupée de dessous ses draps, elle la lui donna en disant :
« Écoute, Vassilissa, ma chère enfant, souviens-toi d’obéir à mes dernières volontés. Je vais mourir. Et maintenant, avec ma bénédiction maternelle, je te lègue cette poupée. Garde-la toujours avec toi, ne la montre à personne, et quelque malheur qu’il t’arrive, n’oublie pas de donner à manger à ta poupée et de prendre toujours son avis. Quand elle aura mangé, elle te donnera un remède pour tes chagrins. » Puis la mère embrassa son enfant et mourut.

Après la mort de sa femme, le marchand la pleura pendant le temps convenable, et puis commença à songer à se remarier : c’était un homme riche. Il ne pouvait pas être question pour lui de jeunes filles avec des dots.
Plus que toutes les autres une certaine veuve attira son attention ; elle était entre deux âges, et avait deux filles aussi grandes que Vassilissa. Elle pouvait donc être à la fois une bonne ménagère et une mère expérimentée. Le marchand épousa la veuve ; mais il s’était trompé ; car il ne trouva pas en elle une bonne mère pour sa Vassilissa.

Vassilissa était la plus jolie fille de tout le village ; mais sa belle-mère et ses belles-soeurs étaient jalouses de sa beauté, et la tourmentaient en lui donnant des tâches de toutes sortes, afin que, surmenée d’ouvrage, elle devint maigre et que sa peau fût brûlée par le soleil et le vent. On fit de sa vie un supplice. Vassilissa supporta tout avec résignation ; de jour en jour, elle devenait plus grasse et plus jolie, tandis que sa belle-mère et ses filles perdaient leur embonpoint. Le dépit dont elles étaient animées faisait décliner leur beauté, bien qu’elles fussent toujours assises, les mains croisées, comme les belles dames.
Mais comment tout ceci arriva-t-il ?
C’était la poupée de Vassilissa qui la soutenait ; sans elle, comment la jeune fille aurait-elle pu accomplir tout son ouvrage ?

Aussi Vassilissa n’aurait jamais mangé toute sa part de repas sans garder le morceau le plus délicat pour sa poupée. Et la nuit, quand tout reposait, elle s’enfermait dans l’étroite chambre dans laquelle elle couchait, régalait sa poupée en disant : « Petite poupée, mange, et secours-moi dans ma détresse. Je vis dans la maison de mon père, mais je n’en connais pas le plaisir ; ma mauvaise belle-mère essaie de me chasser du monde des vivants ; apprends-moi comment je dois faire pour conserver la vie. »
Alors la poupée mangeait, et après donnait son avis, la consolait dans son chagrin, et le lendemain faisait elle-même l’ouvrage de Vassilissa. Celle-ci n’avait qu’à prendre ses aises sous l’ombrage, à cueillir des fleurs, et pourtant tout son ouvrage était terminé à temps. Les lits étaient préparés, les seaux étaient remplis, les choux étaient lavés, le poêle était allumé. En outre, la poupée montrait à Vassilissa les herbes qui empêchent d’être brûlé du soleil. Elle et sa poupée vécurent ainsi heureusement ensemble.

Quelques années se passèrent. Vassilissa grandit et devint d’âge à se marier. Tous les jeunes gens de la ville vinrent demander sa main ; mais les filles de sa belle-mère ne furent recherchées par personne ; la belle-mère devint plus sauvage que jamais. Elle répliquait à chaque prétendant : « Nous ne marierons pas la cadette avant les aînées. » Et quand les prétendants étaient partis, elle avait coutume de battre Vassilissa pour passer son dépit.

Il arriva un jour que le marchand eut à faire un voyage d’affaires pour longtemps. Alors la belle-mère alla vivre dans une autre maison. Près de cette maison était une épaisse forêt. Dans une clairière de cette forêt, il y avait une cabane, et dans cette cabane vivait une Baba Yaga. Jamais personne n’avait approché de sa demeure, et elle mangeait les gens comme autant de poulets. S’étant retirée dans sa nouvelle demeure, la femme du marchand envoyait sa Vassilissa détestée dans la forêt, sous un prétexte ou sous un autre. Mais la jeune fille revenait toujours à la maison, saine et sauve. Sa poupée lui montrait toujours le chemin et ne la laissait jamais approcher de la maison de Baba Yaga.

La saison d’automne arriva. Un soir, la belle-mère distribua l’ouvrage aux trois filles, l’une devait faire de la dentelle, l’autre devait tricoter des chaussettes, et la belle Vassilissa devait filer. Chacune d’elles avait sa tâche à accomplir. L’une après l’autre, la belle-mère enleva les lumières de la maison ; elle laissa seulement une chandelle allumée dans la chambre où étaient ses filles. Puis elle alla se mettre au lit. Les filles travaillèrent, travaillèrent. Bientôt la chandelle eut besoin d’être mouchée : l’une des belles-filles prit les mouchettes, comme pour couper la mèche, mais au lieu de le faire, d’après l’ordre de sa mère, elle éteignit la lumière, prétendant que c’était par accident.

– Que faire maintenant ? dirent les filles ; il n’y a pas une étincelle de feu dans la maison. Et nos tâches ne sont pas finies ! Il faut aller demander de la lumière à Baba Yaga.
– Mes épingles me donnent assez de lumière, dit celle qui taisait de la dentelle, je n’irai pas.
– Et moi, je n’irai pas non plus, dit celle qui tricotait des chaussettes ; mes aiguilles me donnent assez de lumière.
– Vassilissa, il faut que tu ailles chercher de la lumière, crièrent-elles toutes deux à la fois. Va chez Baba Yaga ; et elles poussèrent Vassilissa hors de la chambre.

Vassilissa alla dans sa petite chambre, mit devant sa poupée un souper qu’elle avait préparé d’avance, et lui dit : « Maintenant, mange, ma petite poupée, et conseille-moi ; on m’envoie vers Baba Yaga pour lui demander de la lumière. Baba Yaga me mangera. »
La poupée mangea, et ses yeux se mirent à briller comme deux chandelles « Ne crains rien, ma chère Vassilissa, dit-elle ; va où l’on t’envoie ; seulement,aie soin de m’emporter toujours avec toi ; aussi longtemps que je serai avec toi, Baba Yaga ne te fera jamais de mal. »

Vassilissa s’apprêta, mit sa poupée dans sa poche, fit le signe de la croix, et entra dans la forêt épaisse. Tout en marchant, elle tremblait. Tout à coup, un cavalier passa auprès d’elle en galopant ; il est blanc, ses habits sont blancs, sous lui est un cheval blanc, et les harnais en sont blancs. Le jour commence à poindre.
Vassilissa va un peu plus loin ; un second cavalier passe auprès d’elle en galopant ; il est rouge, vêtu de rouge, monté sur un cheval rouge. Le soleil paraît.
Vassilissa continue à marcher toute la nuit et tout le lendemain ; ce ne fut que le soir qu’elle parvint à la clairière où s’élevait la demeure de Baba Yaga. L’enceinte qui l’entourait était faite d’ossements humains. Sur les pieux qui formaient l’enceinte étaient fixés des crânes avec leurs yeux ; les montants des portes étaient des jambes d’hommes, les verrous étaient des bras, la serrure était une bouche armée de dents aiguës. Vassilissa fut saisie de terreur et resta comme fixée à terre.
Tout à coup, passa un autre cavalier. Il était noir, ses vêtements étaient noirs, et noir était son cheval ! Il galopa jusqu’à la porte de Baba Yaga et disparut comme s’il s’était enfoncé sous terre. La nuit tomba.
Mais l’obscurité ne dura pas longtemps. Les yeux de tous les crânes placés sur la haie commencèrent à jeter des flammes, et la clairière tout entière devint aussi brillante qu’à midi. Vassilissa trembla de crainte ; mais elle s’arrêta où elle était, ne sachant où aller. Bientôt la forêt retentit d’un terrible mugissement ; les arbres craquèrent, les feuilles sèches frémirent. Hors de la forêt approchait Baba Yaga, montée dans son mortier, qu’elle manoeuvrait de son pilon en effaçant de son balai les traces de son passage. Elle pousse la porte, s’arrête, et reniflant l’air tout autour d’elle, elle s’écrie : « Pouah ! pouah ! Je sens la chair russe ici ! Qui est-ce qui est ici ? »

Vassilissa s’approcha de la sorcière dans une terrible frayeur, la salua très-bas et lui dit:

– C’est moi, grand-mère ; mes belles-soeurs m’ont envoyée vous demander de la lumière.
– Très bien, dit Baba Yaga, je le sais ; si tu t’arrêtes chez moi quelque temps et que tu travailles pour moi, je te donnerai de la lumière ; mais si tu ne le fais pas, je te mangerai.

Alors, elle se tourne vers les portes et crie : « Ô toi, enceinte de ma demeure, sépare-toi ! Larges portes de ma demeure, ouvrez-vous ! » Les portes s’ouvrirent, et Baba Yaga entra en sifflant. Derrière elle suivait Vassilissa. Tout se referma quand elles furent rentrées. Alors Baba Yaga s’étendit de toute sa longueur et dit à Vassilissa :

– Apporte-moi tout ce qu’il y a dans le four ; j’ai faim.

Vassilissa prit une étincelle à l’un des crânes qui étaient sur la haie, et commença à tirer de la viande du four et à la placer devant Baba Yaga. Et il y avait assez de viande pour nourrir douze personnes ; puis du cellier elle rapporta du kwas, de l’hydromel, de la bière et du vin ; la sorcière mangea tout, but tout. Tout ce qu’elle laissa pour Vassilissa fut quelques bribes : une croûte de pain et un morceau de cochon de lait ; alors, la Baba Yaga alla se coucher en disant :

– Quand je sortirai demain matin, souviens-toi de nettoyer la cour, de balayer la maison, de cuire le dîner, puis va au coffre où est le blé, prends quatre quartauts de froment et sépare-le de tout grain étranger, et souviens-toi qu’il faut que tu aies tout terminé. Si tu ne l’as pas fait, je te mangerai.

Après avoir donné ses ordres, Baba Yaga commença à ronfler ; mais Vassilissa mit les restes du souper de la sorcière devant sa poupée, fondit en larmes et dit : « Maintenant, petite poupée, mange et viens à mon secours. Baba Yaga m’a imposé une rude tâche et menace de me manger si je ne l’accomplis pas tout entière. Viens à mon secours. »

La poupée répliqua : « Ne crains rien, belle Vassilissa ; soupe, dis tes prières et va te coucher ; le matin est plus sage que la veille. »

Vassilissa se leva de bonne heure ; Baba Yaga était déjà debout. Elle regarda par la fenêtre, la lumière des yeux des crânes s’éteignait. Tout à coup, parut le blanc cavalier, et tout resplendit de lumière. Baba Yaga sortit dans la cour et siffla. Devant elle apparut un mortier avec un pilon et un balai. Le cavalier rouge parut, le soleil se leva : Baba Yaga monta dans son mortier, sortit de la cour, s’élançant avec son pilon et effaçant ses traces avec son balai. Vassilissa resta seule ; puis elle examina la maison de Baba Yaga, fut émerveillée de l’abondance qui y régnait, et resta perdue dans ses pensées, en se demandant par quel ouvrage elle devait commencer. Elle regarda. Tout son travail était prêt. La poupée avait nettoyé le froment jusqu’au dernier grain.

– Ah ! ma libératrice, s’écrie Vassilissa, tu m’as tirée du danger.
– Tout ce que tu as à faire, maintenant, est de faire cuire le dîner, répondit la poupée en se glissant dans la poche de Vassilissa. Fais-le cuire bien vite, au nom du ciel ; puis prends quelque repos, dans l’intérêt de ta santé.

Vers le soir, Vassilissa apprêta la table et attendit Baba Yaga. Il commençait à faire obscur ; le noir cavalier apparut un moment à la porte, et tout devint sombre. Seulement, les yeux des crânes envoyèrent leur lumière, les arbres commencèrent à craquer, les feuilles à gémir. Arrive Baba Yaga. Vassilissa alla à sa rencontre.

– Tout est-il fait ? dit Baba Yaga.
– Regardez vous-même, grand-mère, dit Vassilissa. Baba Yaga examina chaque chose, fut vexée de ne rien trouver à reprendre, et dit : « Bien, bien, très bien. » Après, elle s’écria : « Mes fidèles serviteurs, mes dévoués amis, écrasez-moi mon grain. »

Trois paires de mains apparurent qui rassemblèrent le froment et l’emportèrent hors de la vue. Baba Yaga soupa, se mit au lit et donna de nouveau ses ordres à Vassilissa. Fais exactement demain ce que tu as fait aujourd’hui ; seulement, en outre, tire de ce coffre la graine de pavot que tu y trouveras, et enlève la terre qui est sur elle, grain par grain. Tu vois que quelqu’un y a mêlé par dépit un peu de terre. Ayant dit cela, la sorcière se tourna contre le mur et commença à ronfler.

Quant à Vassilissa, elle se mit en devoir de faire manger sa poupée ; la poupée mangea, et puis répéta ce qu’elle avait dit la veille :

– Fais ta prière et va dormir ; le matin est plus sage que le soir ; tout sera fait à temps, chère Vassilissa.

Le lendemain, Baba Yaga sortit de nouveau de la cour dans son mortier ; Vassilissa et sa poupée firent immédiatement tout l’ouvrage. La sorcière revint, examina chaque chose et cria : « Mes fidèles serviteurs, mes dévoués amis, faites sortir l’huile de la graine de pavot ! » Trois paires de mains parurent, rassemblèrent la graine de pavot et l’emportèrent loin de la vue. Baba Yaga se mit à dîner, elle mangea ; mais Vassilissa se tint silencieuse près d’elle.

– Pourquoi ne me parles-tu pas ? dit Baba Yaga. Tu restes là comme une muette.
– Je n’ose pas, répondit Vassilissa, mais si vous me le permettez, je vous demanderai quelque chose.
– Demande vite ; seulement, toute question n’est pas bonne à faire. Désire savoir beaucoup et bientôt tu deviendras vieille.
– Je veux seulement vous questionner, grand-mère, sur quelque chose que j’ai vu.
– Comme je venais ici, j’ai rencontré un cavalier monté sur un cheval blanc, il était blanc lui-même et il était vêtu de blanc. Qui était-ce?
– C’était mon jour brillant, répondit Baba Yaga.
– Ensuite, a passé un autre cavalier sur un cheval rouge, rouge lui-même, et avec des habits tout rouges. Qui était-ce?
– C’était mon soleil rouge, répliqua Baba Yaga.
– Et qui pouvait être le noir cavalier, grand-mère, qui a passé près de moi au seuil de votre maison ?
– C’était ma nuit noire ; ce sont tous de fidèles serviteurs à moi.

Vassilissa pensa bien aux trois paires de mains, mais elle resta silencieuse.

– Pourquoi ne m’interroges-tu plus? dit Baba Yaga.
– C’est assez pour moi, grand-mère. Vous avez dit vous-même : vouloir trop savoir, c’est vouloir vieillir.
– Tu as bien tait, dit Baba Yaga, de m’avoir seulement interrogée sur ce que tu as vu en dehors de ma demeure et non à l’intérieur. Je déteste que la boue qui est chez moi soit connue du dehors, et quant aux curieux, je les mange. Maintenant, je te demanderai quelque chose, à mon tour : Comment as-tu pu faire l’ouvrage que je t’ai donné ?
– La bénédiction de ma mère est venue à mon secours, répliqua Vassilissa.
– Eh ! eh ! Qu’est-ce que cela ? Sors de ma maison, fille bénie, je n’aime pas les gens bénis.

Elle poussa Vassilissa hors de la chambre, la jeta à la porte, prit l’un des crânes aux yeux brillants de la haie, le fixa sur un bâton, le lui donna, et dit : « Tiens-le bien, c’est une lumière que tu peux porter à tes belles-soeurs ; c’est ce qu’elles t’ont envoyé chercher, je crois ? »

Vassilissa s’enfuit aussitôt vers sa demeure, éclairée par le crâne, qui ne s’évanouit qu’à l’approche de l’aurore ; et enfin, sur le soir du deuxième jour, elle parvint à sa maison.
Quand elle arriva à la porte, elle fut sur le point de jeter le crâne. Assurément, pensa-t-elle, mes sœurs ne doivent plus avoir besoin de lumière, maintenant. Mais tout à coup, une voix caverneuse s’échappa du crâne en disant : « Ne me rejette pas ; porte-moi à ta belle-mère. »
Elle regarda la maison de sa belle-mère, et, n’y voyant de lumière à aucune croisée, elle se détermina à pénétrer avec le crâne.
Pour la première fois de sa vie, elle fut cordialement reçue par sa belle-mère et ses belles-soeurs, qui lui contèrent que, depuis qu’elle était partie, elles n’avaient pas eu une seule étincelle de feu chez elles. Elles n’avaient pu allumer de lumière elles-mêmes par aucun moyen, et lorsqu’elles en rapportaient de chez un voisin, les lumières s’éteignaient dès qu’elles entraient dans la chambre.

– Peut-être ta lumière se conservera-t-elle ? dit la belle-mère. Alors elles apportèrent le crâne dans la pièce,où elles se tenaient. Mais les yeux du crâne dardèrent de telles flammes que la belle-mère et ses filles en furent éblouies. Elles voulurent se cacher, mais partout où elles couraient, partout les regards les poursuivaient. Au matin, elles étaient réduites en cendres.

Quant à Vassilissa, elle ne s’en trouva pas plus mal. Le lendemain, Vassilissa enterra le crâne, ferma la maison, et se retira dans une ville voisine. Bientôt elle commença à travailler, sa poupée lui fit un magnifique rouet. De telle sorte qu’à la fin de l’hiver, elle avait filé une quantité de toile si fine, qu’elle pouvait passer comme du fil à travers l’œil d’une aiguille. Au printemps, après qu’elle eut été blanchie, Vassilissa en fit présent à la vieille femme chez laquelle elle logeait. Celle-ci l’offrit au roi, qui ordonna d’en faire des chemises ; mais on ne put trouver aucune couturière pour les faire, jusqu’à ce que la toile fut confiée à Vassilissa.

Quand douze chemises furent prêtes, Vassilissa les envoya au roi, et aussitôt qu’elle vit partir son messager, elle se baigna, peigna sa chevelure, s’habilla et s’assit près de la fenêtre. Avant peu arriva un messager lui demandant de venir aussitôt à la cour, et lorsque Vassilissa parut devant les yeux du roi, celui-ci en devint éperdument amoureux.

– Non, ma beauté, jamais je ne me séparerai de toi, tu seras ma femme. Puis il l’épousa.

Bientôt après, le père de Vassilissa revint et demeura avec eux. Vassilissa prit la vieille femme à son service ; et quant à la poupée, elle la porta jusqu’à la fin de sa vie dans sa poche.

WILLIAM RALSTON, Contes populaires de la Russie, traduit par Loys Brueyre, Paris, Hachette, 1874