Contes
Europe de l'Ouest

Le rat et la rate

level 2
Difficulté **
Thèmes : Animaux

Résumé: Le rat demande à la rate de préparer de la bouillie de maïs et sort. Il attend longtemps mais la rate ne l’appelle pas. Quand il revient, la rate est tombée au fond du chaudron. Il se lamente, la quenouille décide alors de “quenouiller”, la crémaillère de “crémaillérer”, la marmite de “marmiter”, …

Il y avait, une fois, un rat et une rate. Un jour, le Rat dit à la Rate :

– Rate, fais de la bouillie de maïs. Je m’en vais dehors. Quand la bouillie sera cuite, tu m’appelleras.

Le Rat s’en va dehors. Il attend longtemps, bien longtemps. Mais la Rate ne l’appelle pas.

– Mon Dieu ! Que fait donc la Rate ? La Rate achève-t-elle de faire la bouillie? La Rate est-elle tombée dans le chaudron ? Allons voir.

Le Rat rentre à la maison. Il cherche, il cherche partout.

– Mon Dieu ! Où est la Rate ?

La Rate n’est nulle part. Il cherche, il cherche partout. Enfin, il trouve la Rate dans le chaudron, où elle était tombée en faisant la bouillie. Alors, le Rat se met à pleurer.

– Qu’as-tu, Rat ? dit la quenouille.
– Je pleure parce que la Rate est morte.

– Rat, puisque la rate est morte, je peux bien quenouiller.

– Qu’as-tu, Rat ? dit la crémaillère.
– Je pleure parce que la Rate est morte.
– Rat, puisque la rate est morte, je peux bien crémaillèrer.

– Qu’as-tu, Rat ? dit la marmite.

– Je pleure parce que la Rate est morte.
– Rat, puisque la rate est morte, je peux bien marmiter.

– Qu’as-tu, Rat ? dit le banc.
– Je pleure parce que la rate est morte.
– Rat, puisque la Rate est morte, je peux bien banquer.

– Qu’as-tu, Rat ? dit la porte.
– Je pleure parce que la Rate est morte.
– Rat, Puisque la rate est morte, je peux bien porter.

– Qu’as-tu, Rat ? dit la fenêtre.
– Je pleure parce que la Rate est morte.
– Rat, puisque la Rate est morte, je peux bien fenêtrer.

– Qu’as-tu, Rat ? dit le chat.
– Je pleure parce que la rate est morte.
– Rat, puisque la Rate est morte, je peux bien miauler.

Quand le chat miaula, la Rate, qui n’était pas morte, sauta hors du chaudron.

– Si la Rate n’est pas morte, je ne puis plus miauler, dit le chat.
– Ni moi fenêtrer, dit la fenêtre.
– Ni moi porter, dit la porte.
– Ni moi banquer, dit le banc.
– Ni moi marmiter, dit la marmite.
– Ni moi crèmaillèrer, dit la crémaillère.
– Ni moi quenouiller, dit la quenouille.

Le Rat et la Rate mangèrent la bouillie de bon appétit.

JEAN-FRANÇOIS BLADÉ, Contes populaires de la Gascogne, Paris, Maisonneuve et Larose,1886