Légendes
Europe de l'Ouest

Le Combat du Dragon

level 2
Difficulté **

On peut trouver à la bibliothèque de Mons, la tête du dragon qui il y a longtemps répandit la terreur aux environs du village de Wasmes.
Tout le monde pleurait le sort d’une malheureuse dame que le monstre avait un jour arrachée du château d’un seigneur qui était admiré pour ses batailles, mais aussi honoré pour sa loyauté.
De nombreux chevaliers du Hainaut avaient essayé de libérer la victime, mais aucun n’y était arrivé. Leurs crânes avaient été placés à l’ouverture de la grotte, ce qui était une terrible image pour les autres. Le monstre devenait de plus en plus cruel, et après chaque combat, il sortait de sa grotte et dévorait des troupeaux entiers, et malheur à ceux qui se trouvaient sur son chemin ; il les emportait dans sa grotte pour les manger. Enfin un noble templier du nom de Gilles De Chin demanda à ses supérieurs la permission de combattre le monstre et de libérer la malheureuse prisonnière.
Le comte Baudoin IV. Se trouvait à ce moment-là, au quartier général de l’ordre ; entendant cette demande il interdit au supérieur de l’accorder, car il aimait trop le chevalier pour le laisser affronter un tel danger. Le chef essaya de lui expliquer en termes très clairs, les souffrances de la jeune fille et le désespoir du père, Il lui rappela que Gilles avait vaincu un énorme lion en Afrique, mais tout fut inutile, Baudoin continua à refuser.
Puis Gilles De Chin alla devant lui, et l’assurance du chevalier, son courage à toute épreuve et son inspiration réussirent à convaincre Baudoin qui accepta le combat.
Les supérieurs acceptèrent avec joie le désir du chevalier devant tous les chevaliers agenouillés dans la cour.

Gilles s’inclina une dernière fois, et alla ensuite dans la cour ou l’attendaient son cheval et ses chiens. Tous les chevaliers l’accompagnèrent jusqu’à la porte ; ils pensaient ne plus jamais le revoir et les vieillards récitaient déjà la prière pour le repos de son âme.
Armé de courage il se dirigea vers la grotte du dragon. Bientôt le monstre s’élança vers lui, les chiens voulurent l’attaquer, mais Gilles en fuyant rappelle ses chiens qui reviennent en grondant en regardant du côté du dragon.

Le monstre voyant qu’il ne peut atteindre le chevalier rentre dans sa grotte. A peine y est-il que les chiens viennent le tirer de son repos. Irrité, il se précipite sur le chien le plus proche qui perd la vie, mais aussitôt les autres attaquent le monstre de tous les côtés et principalement dans la partie molle du ventre, qu’à chaque morsure dans cette partie lui arrachait un rugissement et il ouvrait son énorme gueule.
Jusqu’alors Gilles avait laissé combattre ses chiens seuls ; enfin un coup de talon fait avancer son cheval jusque près de la caverne, soudain l’animal se dresse et veut faire demi-tour ; Mais Gilles s’arrête et d’un bras solide plonge sa lance dans la gueule du monstre qui saigne et bave de rage. Le héros pique de nouveau le flanc de son cheval, mais ne pouvant le faire avancer, il saute à terre, tire son épée à deux tranchants et le plonge dans le ventre du dragon qui tombe, épuisé sur le sol. Le chevalier se jette alors à genoux pour remercier le ciel de cette victoire.
Ayant pénétré dans la caverne, il y trouva couchée sur un lit de mousse la jeune demoiselle pâle et maigre. La vue du chevalier, semble la faire revivre, alors il lui annonça qu’il venait de tuer le dragon et qu’elle était libre. Elle joignit les mains et adressa le ciel une prière de remerciement ; elle suivit alors le chevalier devant la grotte ou était le dragon.
Le chevalier monta à cheval et courut chercher quelques fermiers des environs ; ceux-ci amenèrent leurs chevaux qu’ils attachèrent au corps du dragon et le trainèrent jusqu’au quartier général de l’ordre.
D’autres formèrent une espèce de lit avec des branches d’arbres, et la jeune dame s’y plaça et on la porta à la suite du dragon. Gilles marchait derrière.
Nous ne parlerons pas de la joie du comte, le bonheur du père de la jeune fille, les exclamations des chevaliers, et les remerciements de tous les habitants.
Le seigneur Gilles vécut honoré et béni de tous ; il mourut à Rollecourt, blessé d’un coup de lance. On lui a élevé dans l’église principale de Mons un magnifique monument en marbre, où il est représenté, les mains jointes couvert de son casque et de son armure.
En souvenir de ce combat, une marche a lieu encore tous les ans à Wasmes ainsi qu’à Mons, et dans cette dernière ville on représente le combat du dragon.
On y célèbre aussi chaque année le 12 Août, anniversaire de la mort du chevalier, une messe pour le repos de son âme.